La Nouvelle Tribune N°424

Publié le 30/06/2020

La Nouvelle Tribune N°424

30 juin 2020

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On ne confinera jamais les revendications ! Cette nouvelle tribune est la 1ère rédigée depuis la crise sanitaire mondiale que nous connaissons depuis 4 mois. En France, confinés depuis le 17 mars, puis déconfinés progressivement depuis le 11 mai, tous les fonctionnaires et plus largement tous les salariés de notre pays ont vécu cette période difficile avec des situations bien différentes. Pour certains d'entre eux, comme les policiers, les douaniers, les pénitentiaires ou les enseignants, ils ont poursuivi sur site leur activité En contact avec le public, souvent sans protection notamment au début de la pandémie, ils ont pris des risques pour assurer leurs missions et, malheureusement, nombre d'entre eux ont contracté la maladie voire en sont décédés. D'autres ont pu poursuivre leurs missions en télétravail et d'autres encore se sont retrouvés placés en autorisation spéciale d'absence. Dès le départ, notre première préoccupation a été la santé et la sécurité au travail des agents. Dans le même temps, la pénurie de matériels de protection (masques, gants, gel hydroalcoolique, etc.) sans oublier les messages contradictoires notamment sur l’utilisation des masques, a révélé que le Gouvernement, pour sa part, ne considérait pas la sécurité des agents comme une urgence absolue. En revanche, il a tout mis en œuvre pour réduire les droits des agents et leur faire « payer » la crise. Ponction jusqu'à 10 jours de congé et de jours ARTT, pression pour ne pas exercer le droit de retrait, refus de reconnaître la CoVID-19 comme maladie professionnelle, sauf pour les personnels de santé…curieuse façon de remercier les agents publics pour leur implication. Quant à la prime d’un plafond de 1000 euros au bon vouloir des chefs de service, pour les seuls agents ayant subi un surcroit d’activité, nous sommes loin du compte après une décennie de gel de la valeur du point d’indice… Pourtant, du président de la République au Premier ministre, tous, la main sur le cœur, ont annoncé avoir compris qu'on ne pouvait plus continuer ainsi. Qu'il allait falloir revoir les choses, sortir d'une logique de marchandisation et de privatisation des services publics et même revaloriser les salaires des personnels de santé. Réalité ou balivernes ? Balivernes au moins pour le secrétaire d'état à la fonction publique qui a relancé l'agenda social début juin exactement là où il l'avait laissé mi-mars, sans tirer les conséquences de la crise. En résumé, il continue de casser le statut général des fonctionnaires en poursuivant l'application de la loi de transformation de la fonction publique. La 1ère réunion le 5 juin dernier était tristement emblématique puisqu’ elle consistait en la création des comités sociaux qui, de fait, entraine la suppression des CHSCT ; CHSCT qui ont pourtant certainement contribué à diminuer le nombre de malades en obligeant les employeurs à faire le maximum pour protéger les agents. Comme vous le verrez dans ce journal, la FGF-FO a été très active durant le confinement en portant les revendications à tous les niveaux. Nous continuerons en ce sens, exigeant notamment l'arrêt des réformes et de la loi de transformation de la fonction publique, mais aussi l'augmentation générale de la valeur du point d'indice et l'ouverture de négociations pour améliorer les carrières et l'attractivité de l'emploi public. De même, nous réclamons que soient tirés les enseignements de cette crise afin de relancer un vrai débat de fond sur les missions de service public, leurs organisations et la nécessaire adéquation entre les besoins et les moyens matériels et humains. Enfin, la reconnaissance du COVID-19 comme maladie professionnelle doit être élargie à tous les fonctionnaires et agents publics des 3 versants (État, Territorial et Hospitalier) sans oublier les salariés du privé qui ont aussi pour beaucoup été en 1ère ligne. Confinés ou pas, les intérêts des personnels demeurent toujours différents de ceux des employeurs. La FGF-FO est et reste libre, indépendante et déterminée.