Le Lien N°138

Publié le 27/05/2021

Le Lien N°138

27 mai 2021

Télécharger (pdf, 2mo)

Quel bien triste anniversaire

La crise sanitaire a déjà plus d'un an. Elle a mis en évidence les failles de notre société, parmi ces dernières j'en retiens deux : l'hôpital public et les inégalités sociales. Nous avions eu raison de dénoncer la politique des dernières décennies consistant en une gestion purement comptable de l'hôpital public : à savoir la restructuration des établissements, la réduction des effectifs et la suppression massive des lits d'hôpitaux. Cette politique néfaste est bien à l'origine de la situation inacceptable que nous connaissons aujourd'hui. La déprogrammation des interventions pour faire face aux hospitalisations COVID ne sera pas sans conséquence demain. Pire encore le risque annoncé d'un tri des malades ne peut nous laisser indifférents. Les économies d'hier sont les pénuries d'aujourd'hui. Cette crise a dévoilé les profondes inégalités de notre société. Dans un pays moderne la jeunesse doit être son avenir. Comment accepter que la moitié des étudiants soient obligés de se trouver un travail pour poursuivre leurs études ? A cause de cette crise économique tous ces petits boulots auxquels ils pouvaient prétendre sont supprimés, beaucoup d'étudiants se retrouvent sans moyen financier et doivent abandonner leurs études, certains continuent leur parcours grâce à l'aide des associations caritatives. Les différents confinements ont été révélateur d'inégalité en fonction de la composition des familles du type d'habitat et de la situation géographique. Cet hiver 8 millions de personnes ont eu recourt à l’aide alimentaire. Il est déjà loin le temps des applaudissements pour les personnels de santé et la reconnaissance des "invisibles" toujours en première ligne : caissiers, éboueurs, aides à domicile... Les plus riches se sont encore enrichis, les plus modestes se sont appauvris. Décidemment le monde de demain ressemblera à celui d'hier. La mémoire ne pèse pas lourd à côté du désir de profit. Si nous n'y prenons pas garde la rigueur budgétaire et le libéralisme outrancier entraineront les mêmes conséquences désastreuses. Michel Audiard disait à sa manière "les conneries c'est comme les impôts, on finit toujours par les payer".